Des prescriptions de sécurité ignorées
Des situations dangereuses à force de pression mais aussi d'une tendance à la facilité sur le lieu de travail

41% des travailleurs en usine, atelier ou en extérieur reconnaissent ne pas toujours respecter les prescriptions de sécurité. 35% reconnaissent même les ignorer sciemment. Une étude réalisée récemment par Manutan auprès de 836 travailleurs concernés par la sécurité dans les bureaux et en atelier en usine ou en extérieur en Belgique, révèle que les normes de sécurité ne sont pas suffisamment suivies. “C'est inquiétant”, explique Jan Piet van Dijk, Director Operations Benelux et coordinateur sécurité chez Manutan. “Il va falloir sensiblement améliorer la communication autour de la sécurité sur le lieu de travail.” Outre une forte pression sur le lieu de travail, les travailleurs reconnaissent qu'ils trouvent souvent ces prescriptions peu pratiques et qu'elles freinent leur travail, ce qui explique qu'elles ne soient pas souvent respectées. “Si l'intérêt des prescriptions de sécurité n'apparaît pas suffisamment clairement, les travailleurs ne vont pas estimer utile de les appliquer. Surtout lorsqu'ils n'ont pas beaucoup de temps pour travailler”, ajoute Jan Piet van Dijk. Ce choix de facilité entraîne de nombreuses situations dangereuses. 39% reconnaissent avoir déjà commis une erreur par fatigue à cause de trop nombreuses heures de travail. “C'est une tâche importante pour l'employeur”, poursuit Jan Piet van Dijk. “Au moment où la sécurité est menacée, il faut pouvoir réagir de manière active. D'une part en veillant à pas créer une charge de travail trop importante, et d'autre part en rappelant l'importance de la sécurité et du suivi des prescriptions en la matière, ce qui reste de la responsabilité de l'employeur.” Un responsable de la sécurité pourrait permettre de prévenir tout risque de situation dangereuse en mettant en avant le risque de manière visible, et en donnant des conseils adaptés. “Malheureusement, seuls 61% des personnes interrogées déclarent disposer des services d'un conseiller en prévention”, constate Jan Piet. “Et 18% ne savent pas vraiment ce qu'est un conseiller en prévention. Le fait de parler des risques potentiels est également très important.”