HALL SOUTERRAIN ET AUVENT DE 17 M DE HAUT POUR LA NOUVELLE GARE DE COURTRAI
La gare monumentale datant de 1956 est reprise depuis le 13 avril sur la liste 2023 Europa Nostra des "sept sites du patrimoine les plus menacés d’Europe" parce qu’elle devra être démolie pour céder la place à une toute nouvelle gare correspondant aux exigences modernes. Le ministre flamand du Patrimoine Matthias Diependaele annonçait que la gare courtraisienne ne deviendra pas un monument protégé (comme le réclament des organisations de protection du patrimoine), afin de ne pas entraver les plans de modernisation. La ville de Courtrai (Flandre occidentale) et la Société nationale des chemins de fer belges présentaient les plans de la nouvelle gare qui doit justifier la démolition du bâtiment historique. Le hall principal sera installé sous les voies, qui seront couvertes d’une grande structure en bois et plastique.
une grande structure
La SNCB et la ville de Courtrai affirment qu’il s’agit d’une gare pour l’avenir, qui pourra accueillir davantage de trains et de voyageurs et offrira plus de confort. Elle devrait pouvoir entrer en fonction dans dix ans. Les travaux devraient débuter dans deux ans, et engendrer une transformation complète du bâtiment et de son environnement direct. "Cette gare sera assez unique", affirme l’ancien bourgmestre et actuel ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne.
"Ce ne sera pas un bâtiment dans le sens traditionnel du terme. A l’extérieur, il n’y aura pas de murs. Seules les voies seront visibles, surplombées par une grande structure. Le hall principal de la gare sera en souterrain. On y accèdera via un grand boulevard large de 19 mètres, sur lequel les vélos pourront également circuler. Le boulevard s’étendra jusque derrière la gare. Les cyclistes et piétons ne devront donc plus traverser cette rue pour se rendre à la gare ou en revenir, ce qui est mieux pour leur sécurité".
La ville de Courtrai et la SNCB optent donc résolument pour une nouvelle construction, plutôt qu’une rénovation de la gare existante datant de l’après Seconde Guerre mondiale. "Au cours des 10 prochaines années, nous voulons que le nombre de voyageurs augmente de 30%", indiquent les chemins de fer. "Nous voulons aussi étendre notre offre de trains de 10%".
“L’accès aux gares doit être meilleur, pour que les passagers puissent plus facilement passer du train au bus, au vélo ou à la voiture. Les nouvelles gares seront donc construites pour les 60 années à venir, en fonction de la croissance du nombre de passagers".
Le nouveau bâtiment comprend l’un ou l’autre clin d’œil au monument actuel. Ainsi, la sculpture de Maurits Witdouck accrochée à la façade et une mosaïque de Rogier Vandeweghe recevront une place de choix dans la nouvelle gare.
Davantage de verdure
Les quais de la nouvelle gare seront en outre rehaussés de 45 centimètres, pour faciliter la montée dans un wagon et la descente du train. Les emplacements de parking pour vélos seront déménagés sous terre et élargis. Au total, il y aura de la place pour près de 3.000 vélos - soit 850 de plus qu’actuellement.
Devant la gare, la place deviendra plus verte et permettra l’installation de terrasses de cafés.
Si tout se passe comme espéré pour l’octroi des permis, les travaux préparatoires devraient pouvoir débuter fin 2025. D’ici le printemps 2026, les travaux se concentreront sur les quais 7 et 8. L’année suivante, c’est la construction du boulevard et des parkings pour vélos qui sera primordiale. L’ouverture de la nouvelle gare est prévue pour 2034.
Quant au prix de cette nouvelle construction, il est évalué à 89 millions d’euros.
